Boris Kurdi
15/10/21 - 14/11/21
Nominé pour le prix de la
fondation Pernod-Ricard 2020-2021, Boris Kurdi présentera vendredi 15 octobre, en collaboration, une pièce reprenant les motifs et les codes qui
jalonnent son travail, la typographie et sa mise en mouvement, le design
industriel et le jeu avec les images et les formes imposées par le
monde de la communication, mais portées à une mesure nouvelle. Cette
pièce, recréation, détournement, retournement comme elle a été nommée,
prend pour matériau même, au sens le plus physique du terme, la revue
l'Esprit Nouveau, fondée le 15 octobre 1920 par Le Corbusier et Amédée
Ozenfant. La réinvention de l'objet, manifeste incident d'une prise de
position artistique, a été le lieu de convocation de différentes figures
qui ont été autant de sources d'inspiration pour la forme concrète de
l'objet final. Le procédé graphique s'inspire des
expérimentations de Jules-Etienne Marey, et du nu de Duchamp. Le procédé
textuel esuit le procédé impérieux que Lautréamont utilise dans ses
poésies contre ceux qu'il décrie, et la présentation de l'objet dans
l'espace pour l'exposition sera un hommage à aux vitrines inventées par Georges-Henri Rivière.
L'idée aura été celle d'une restauration de la revue originelle, de l'objet, mais une restauration qui, tout en étant réparation, est devenue également appropriation. Une façon de faire de ce matériau, précieux pour l'histoire de l'art par son contenu, insignifiant par son contenant, un papier de mauvaise qualité aujourd'hui dégradé, le support d'une expérimentation graphique qui s'inscrit dans le travail actuel de Boris, ainsi que celui d'une expérimentation théorique. La réflexion se porte ainsi sur la nature, la forme et le but du détournement. La nature, détournement graphique et détournement textuel. La forme, un détournement qui se veut retourner l'original comme on retourne une manche. Le but, le redressement symbolique d'une esthétique et d'une ambition aujourd’hui révolues.
L'idée aura été celle d'une restauration de la revue originelle, de l'objet, mais une restauration qui, tout en étant réparation, est devenue également appropriation. Une façon de faire de ce matériau, précieux pour l'histoire de l'art par son contenu, insignifiant par son contenant, un papier de mauvaise qualité aujourd'hui dégradé, le support d'une expérimentation graphique qui s'inscrit dans le travail actuel de Boris, ainsi que celui d'une expérimentation théorique. La réflexion se porte ainsi sur la nature, la forme et le but du détournement. La nature, détournement graphique et détournement textuel. La forme, un détournement qui se veut retourner l'original comme on retourne une manche. Le but, le redressement symbolique d'une esthétique et d'une ambition aujourd’hui révolues.