Le titre de l'exposition, hommage au livre de Max Ernst, témoigne de l'esthétique du collage qui anime tant les œuvres de Lauren Coullard que celles de Raphaël Sitbon.C'est là une manière de concevoir une œuvre en rassemblant des motifs glanés et d'autres inventés et en les amenant à former une cohérence nouvelle et des possibles narrations multiples et non définies, non imposées, qui se croisent, se chevauchent et se cherchent librement. Lauren Coullard dans ses peintures et Raphaël Sitbon dans ses sculptures convient un foisonnement de figures diverses et de références parfois littéraires parfois banales qui se cachent et se dévoilent. Ce croisement des sources, des esthétiques et parfois des techniques aboutit à la création d’œuvres hybrides qui oscillent sans choisir entre l'abstraction et la figuration pour le plaisir seul de la forme finale. Ce sont des combinaisons de formes qui donnent une forme nouvelle. Dans les sculptures de Raphaël, tel élément vient d'un meuble, tel autre rappelle un vêtement ou encore une scène, une anecdote. Les techniques et les matériaux sont très divers et ce jeu incessant de couleurs et de formes amène toujours un aspect facétieux et espiègle. Pour le plaisir seul du surréalisme. Les peintures de Lauren sont souvent tirées de collages préalables que l'artiste compose avec des éléments parfois science-fictionnesques, parfois moyenâgeux et elles évoquent encore cet insaisissable impression de déguisement qui donne un aspect kaléidoscopique aux choses. Et elles aussi semblent être les fragments révélés d'un monde étrange duquel le reste demeurera toujours à imaginer.