19/05/22 - 10/06/22
Texte de Louise Chennevière
Dossier de Presse
Tichy et Lessnau, ont tous deux un travail de la photographie abordant les mêmes questions du fantasme, du corps, de l’intime et du voyeurisme, mais par des biais diamétralement opposés. Dans
l’espace anonyme de la rue, Tichy photographiait inlassablement à la dérobé les femmes qu’il croisait avec ses appareils photographiques bricolés et en tirait des photographies imparfaites, floues, imprécises, parfois presque abstraites où les corps s’effacent et doivent se deviner. Lessnau, elle, dans l’intimité de la chambre ou de l’appartement, photographie dans un exercice long et douloureux ses amants nus face à elle, ou se fait photographier par eux, à l’aide de petits sténopés eux aussi fabriqués, qu’elle glisse dans son sexe, dans sa bouche ou dans la leur. Comme pour Tichy, l’image finale reste mystérieuse. Elle est le résultat d’une succession d’infimes
accidents et montre une vue fantasmée du regard que l’artiste porte sur l’autre.